Au Burkina Faso, les Catéchistes se Mobilisent pour Défendre les Chrétiens Face aux Attaques Djihadistes
Dans un contexte de persécution accrue au Burkina Faso, des catéchistes se dressent en première ligne pour protéger les communautés chrétiennes des attaques djihadistes, souvent au péril de leur vie. Ce pays d'Afrique de l'Ouest, classé parmi les plus touchés par le terrorisme, est particulièrement exposé dans les zones rurales où les forces de sécurité sont souvent absentes.
La fondation catholique Aide à l'Église en Détresse (AED) rapporte une intensification des attaques contre les chrétiens, notamment dans les régions reculées où les catéchistes jouent un rôle crucial. Ces derniers sont non seulement les guides spirituels des villages, mais aussi les premiers défenseurs face à la violence croissante. « Les catéchistes sont en première ligne de la violence, car ils encadrent les fidèles dans de nombreux villages », indique l’AED dans un rapport publié le 4 novembre, rapporte Aciafrique.
Attaques dans le Diocèse de Fada N'Gourma
Dans le diocèse de Fada N'Gourma, situé à l'est du Burkina Faso, les attaques terroristes se sont multipliées en octobre, causant des pertes humaines et des destructions matérielles. Les paroisses de Piéla et Saatenga ont particulièrement été touchées, faisant écho à un cycle de violence qui persiste depuis 2015.
Le 20 octobre, les villages de Ziéla et Kombembgo, rattachés à la paroisse de Saatenga, ont été attaqués par une centaine de terroristes. À Ziéla, les assaillants ont incendié la maison d’un catéchiste, qui a échappé de peu à la mort en raison de son absence au moment de l’attaque. Les habitants, surpris en plein jour, ont tenté de fuir, bien que les terroristes ciblent principalement les hommes en âge de combattre. Une jeune chrétienne a malheureusement perdu la vie en essayant de s’échapper, prise pour cible par erreur.
À Kombembgo, situé à 12 km de Saatenga, l’attaque du même jour a fait quatre victimes, dont trois membres des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), une milice civile formée pour protéger les villages vulnérables.
La Résistance des Catéchistes Face aux Persécutions
Le rôle des catéchistes dans cette résistance est exemplaire. Édouard Yougbaré, catéchiste de Pouargoguin, un village proche de Saatenga, a été brutalement tué en raison de sa foi et de son engagement. Avant de succomber, il aurait murmuré : « Seigneur Jésus, viens me sauver ! » laissant derrière lui une veuve et huit enfants.
L’AED rapporte également qu’au début d’octobre, les violences djihadistes avaient coûté la vie à plus de 150 personnes dans la région de Manni, dans le même diocèse.
Un Appel Urgent à la Prière et au Soutien
Les catéchistes, soutenus par des civils engagés avec les forces armées burkinabées, s’efforcent de protéger les communautés rurales malgré des ressources limitées. Un prêtre de Fada N'Gourma, en appelant à la solidarité internationale, a adressé ce message à l'AED : « Les attaques se multiplient. Priez pour les victimes et pour les survivants effrayés. »
Alors que la violence continue de s'intensifier, le dévouement des catéchistes et des civils rappelle la résilience de ces communautés, décidées à rester unies et ancrées dans la foi malgré des conditions éprouvantes.